Généalogie/ Descendance MOREAU

Qui étaient mes ancêtres..........

 Le Général MOREAU

 

I. L’homme:

Augustin Théodore MOREAU est né à 1 heure du matin, le 26 avril 1835 à Ciré-de-Saintonge en Charente Inférieure qui deviendra Ciré-d’Aunis en Charente Maritime par la suite. Il était le 3° enfant de Théodore, âgé de 34 ans et d’Estelle MONNERON, âgée de 31 ans.

Comme témoin de sa naissance l’on retrouve d’abord son oncle: Désiré MONNERON, le frère de sa mère, qui était médecin à Salles sur Mer, un village situé à quelques kilomètres de Ciré. Ensuite, comme autre témoin, il y a Claude CHAMION, un ami de ses parents, employé des Ponts et Chaussées, Garde à Ciré (témoin également au décès de son père). Il y a ensuite Mme veuve SATINO, la sage femme.

Je pense qu’il fit ses études: primaires à Ciré et secondaires à La Rochelle. Il les termina au Lycée Impérial de Poitiers où il prépara son admission à l’école Polytechnique. Il fut admis dans cette école 86° sur 177 le 1 novembre 1854 et en sorti 37° sur 135. Il obtint une demie bourse car il était orphelin de père.

Dans son dossier militaire, nous voyons son aspect physique:

= cheveux: châtains clair. = sourcils: châtain clair. = yeux: bleus. = front: haut. = nez: moyen. = bouche: moyenne. = menton: rond. = visage: ovale. = taille: 1m705. = myopie assez forte. =moustaches: importantes. = barbiche à la Napoléon III.

Notes militaires:

Fort instruit, grande intelligence, application soutenue, élégant, distingué de manière et d’éducation, très bonne santé, sérieux, s’exprime bien, solide cavalier, travailleur infatigable, traduit l’allemand avec dictionnaire.

 

II. Ses parents:

Son père: Théodore MOREAU, né à Aigrefeuille (17) en 1801, il décéda à 39 ans en 1840 à Ciré où il était Receveur Communal.

Sa tante: Victoire Césarine MOREAU, soeur aînée de Théodore, née en 1800 à Aigrefeuille, épousa en 1820 Jacques Laurent CHEVALLIER. Leur fils Camille Augustin CHEVALLIER, notre arrière-grand-père, épousera Justine BELLOT en 1843 à Rochefort.

Son grand-père paternel: Alexis Augustin MOREAU, fils de Jean Frédéric, notaire, et Marie ROUSSEAU, est né à Forges (17) en 1769 et décédé à Aigrefeuille en 1840 à l’âge de 71 ans. Il se maria à l’âge de 29 ans. Ses professions étaient Juge de Paix et Propre, Propriétaire, Cultivateur et il habitait “Au Grand Chemin” à Aigrefeuille.

Sa grand-mère paternelle: Victoire CHAUVIN, fille de Claude et Monique BONNET est née en 1773 à Thorane-Basse (04). Veuve sans enfants de Ambroise PETIT, elle se remaria en 1798 à l’âge de 25 ans. A son décès, rentière, à 73 ans, en 1846, elle habitait à La Rochelle, 10, rue des Trois Marteaux, rue qui allait devenir la rue Villeneuve.

Sa mère: Estelle MONNERON, née en 1803 à Salles sur mer, est décédée en 1885, à l’âge de 82 ans, rue des Prêtres à Verdun où le Lieutenant-Colonel MOREAU était directeur du Génie. Elle fut inhumée à La Rochelle.

Son grand-père maternel: Jean-Baptiste MONNERON, fils de Jean-Baptiste et Catherine MARTIN, se maria en 1797 à Salles sur Mer où il était médecin comme le sera son fils Désiré.

Sa grand-mère maternelle: Madeleine SAVARY, fille de Pierre et Marie DUPIN, est née en 1780. elle se maria à 17 ans.

Ses frères et soeurs: Il en eut 2 dont l’un se prénommait Charles et l’autre est décédé (e?) à 5 ans.

 

III. Ses enfants:

1°. Ernest MOREAU. Il est né à Metz le 8 août 1868 et est décédé, à l’âge de 6 mois à Metz également où il est inhumé dans le vieux cimetière. Sa tombe est petite, faite d’un bloc de pierre carré avec une colonne brisée dessus.

2°. Jeanne MOREAU, notre grand-mère. Elle est née à Metz, le 20 avril 1870 avec pour témoins: Camille TRIAUD, notre arrière grand-père et Alexandre PRANGE, un des amis de son père, capitaine du Génie comme lui. Ses parents étaient âgés de 34 et 25 ans. Elle épousera en 1890, à Bordeaux, à l’âge de 19 ans, son cousin Maurice TRIAUD dont elle aura 2 enfants. Ses témoins seront Edouard BELTREMIEUX, Président du Conseil de la Préfecture, futur maire de La Rochelle et Léon BROUSSARD. Le 22 novembre 1940, elle décède à l’hopital de Châtellerault à l’âge de 70 ans et sera inhumée à La Rochelle. Elle reçu, en succession de son père, des prairies à Villedoux (17) pour plus de 28 hectares.

3°. Charles MOREAU. Né en 1872 à Fontainebleau, il épouse en 1905 Marie-Louise BELTREMIEUX qui fut, par la suite, témoin au mariage de mes parents. En 1895: Ecole Militaire de Saint-Cyr. 1896/7: Lieutenant au 59° Régiment d’Infanterie. 1908: Capitaine d’Infanterie H.C. du Service des Affaires Indigènes de Tunisie à Médénine. 1914: Capitaine au 4° Régiment de Tirailleur, il sera tué à 42 ans, le 28 septembre 1914, à Verdun (Fermes Marquises) le jour de son arrivée au front.

4°. Denise MOREAU. Née en 1875 à Fontainebleau, elle décèdera en 1881, à l’âge de 5 ans, à Verdun.

 

IV. Sa femme:

Le capitaine MOREAU (34 ans) épousa le 23 octobre 1867 Anne Marie Camille CHEVALLIER (25 ans) à Saintes, ville où elle habitait avec ses parents: 5, rue du Bastion.

Anne Marie Camille CHEVALLIER était née le 3 novembre 1844 à Saint-Savinien (17). Ses témoins furent Arnaud LAVOIS, Receveur des C.I. et Charles VIAUD, Orfèvre. Ses parents étaient tous les deux âgé de 24 ans. Elle était la fille de Camille Augustin, né en 1820 à La Rochelle et de Justine BELLOT, née en 1820 à Rochefort (2° fille de l’officier de marine qui fit naufrage sur “La Méduse”). Elle décéda le 27 juillet 1893, à l’âge de 48 ans, à Bordeaux et fut inhumée à La Rochelle. Elle apportait 3 propriétés qui provenaient: (1) de l’achat à son père de l’héritage de sa tante, (2) de l’héritage de son frère, (3) de la dote donnée par ses parents.

= une borderie à la Baune, commune de Rochefort (maison, servitudes, jardin, 3 pièces de terre labourable et pré sur environ 1 hectare; affermé à Célestin Perraud, cultivateur.

= une grande maison formant 2 corps de bâtiment séparés par un corridor, 22 rue Cochon Duvivier à Rochefort. Le premier est loué à Félix Marianelly, peintre, et à dame Adèle Savard, époux. Le second est loué à Mlle Marie Joséphine Pomera, épicière.

= une petite propriété à la Baune (maison, jardin et 1 pièce de champs). Soumis à l’usufruit de Mme Marie Mamy HOSTEN, la seconde femme de son grand-père, Laurent CHEVALLIER; affermé verbalement.

Elle a comme charge grévant ces immeubles le service d’une rente viagère due à Mme HOSTEN. Cette rente est due avec charge de parfaire ce qui manquerait aux 400 francs de rente viagère au cas où la succession de Laurent CHEVALLIER serait insuffisante pour le service de cette rente. En réalité cette rente n’est que de 300 francs.

L’origine de ces propriétés venait de son grand-père: Laurent CHEVALLIER. Né à Rochefort en 1786, il était entré au service de la marine le 15 thermidor an XII comme médecin. Il embarqua sur de nombreux vaisseaux. En 1806 il fit naufrage sur la Corvette ‘La Malicieuse”. En 1813, il obtint de se retirer du service sur sa demande. Il fut médecin à Margaux (33). En 1820 il habitait rue Juiverie à La Rochelle. Marié en première noce à Victorine MOREAU (qui fut à la fois la tante et la grand-mère de Anne Marie Camille CHEVALLIER), il épousa en seconde noce: Marie Mamy HOSTEN.

A sa mort, en 1867 à l’âge de 80 ans, il légua ses propriétés à son fils Camille Augustin CHEVALLIER . Celui-ci, ancien banquier, était négociant à Cognac. Sans fortune, il fit de “mauvaises affaires”. Il vendit donc l’usufruit de ses immeubles à ses deux enfants mineurs, Anne Marie Camille et Ernest, dûment et régulièrement autorisés à les acquérir par délibération du conseil de famille, moyennant:

1° le service de la rente annuelle et viagère de 400 francs due à Mme CHEVALLIER, née HOSTEN.

2° le paiement du capital de 3.500 francs et de tous les frais de l’acte.

Son fils Ernest, légataire de la moitié de la nue propriété des immeubles, est décédé le 19 août 1865. Camille Augustin hérita donc avec sa femme, pour la seconde fois, pour une moitié qu’ils donnèrent en dote à leur fille.

Quelques mois avant son mariage, le Capitaine MOREAU, en garnison à l’Ile d’Yeu où il s’occupait des fortifications de l’ile, demanda et obtint sa mutation à l’école du Génie de Metz (1) “l’insularité gênant sa mère, âgée de 60 ans, qui vivait avec lui”. Je pense que son mariage et surtout sa future femme furent pour beaucoup dans cette demande.

(1) Ecole où il passa une importante partie de sa vie, d’abord comme élève puis comme professeur. Cette école sera transférée de Metz à Fontainebleau en 1871, lorsque Metz devint Allemand.

 

V. Sa carrière militaire:

= 1 mai 1856: Sous-Lieutenant Elève. Ecole d’application à Metz

= 3 avril 1858: Sous-Lieutenant.

= 30 avril 1858: Nommé au 1° Régiment du Génie. Fait fonction de Lieutenant en second à Metz.

= 1 mai 1858: Lieutenant en second.

= 14 décembre 1859: Lieutenant en premier.

= 1 avril 1861: 1° Régiment du Génie à Montpellier.

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= 5 avril 1861: Etat-Major. Embarque à Marseille pour l’Algérie

= 7 avril 1861: 1° Régiment du Génie à Guelma.

= 5 novembre 1861: 1° Régiment du Génie à Philippeville.

= 27 décembre 1861: Capitaine en second.

= 28 décembre 1862: Etat-major à Djidjeli.

= 20 octobre 1862: Etat-major à Constantine.

= 24 juillet 1863: Congé de convalescence (3 mois).

= 24 octobre 1863: Etat-major à Constantine.

= 3 mars 1865: Débarque à Marseille.

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= 30 mars 1865: Etat-major à Belle-Ile.

= 26 mai 1867: Ecole d’Application de Metz. Professeur adjoint de fortification permanente.

= 14 août 1867: Capitaine en premier.

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= 15 août 1870: Siège et blocus de Metz.

= 29 octobre 1870: Prisonnier de guerre à Paderborn en Wesphalie (Allemagne).

= 9 avril 1871: Rentré de captivité. En disponibilité.

= 20 avril 1871: A l’Armée de Versaille. Etat-majot du 5° corps. Second siège de Paris contre la commune. Opération contre le fort d’Issy (9/10 mai); attaque devant la porte de la Muette (13/14 mai); puis affaires à Paris, adjoint le 25 mai à la 2° division du 5° corps, marche de la rue St-Denis au boulevard du Temple.

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= 26 juin 1871: Adjoint à l’école Régimentaire du Génie à Montpellier.

= 26 octobre 1871: Ecole d’Application à Fontainebleau. Professeur adjoint du Cours de fortification permanente.

= 20 avril 1875: Chef de Bataillon.

= 16 février 1877: Professeur titulaire du Cours de Fortification.

= 7 avril 1880: Chef du génie à Verdun.

= 5 décembre 1883: Lieutenant-Colonel.

= 9 mai 1887: Directeur du Génie à Verdun.

= 4 septembre 1887: Colonel.

= 15 septembre 1887: Directeur du Génie à Bordeaux.

= 28 septembre 1893: Général de Brigade.

= 28 novembre 1893: Gouverneur de Grenoble. Commandant Supérieur de la Défense du groupe de Grenoble. Commandant la Subdivision de Région à Grenoble.

= 26 avril 1897: Passé dans la 2° section (réserve) de l’Etat-major général de l’armée et retiré à La Rochelle.

Campagnes:

= Algérie. du 5 avril 1861 au 3 mars 1865.

= Contre l’Allemagne. du 5 août 1870 au 9 avril 1871.

= Intérieur - Armée de Versailles. du 20 avril au 7 juin 1871.

N’a pris part à aucun évènements militaires. Entré en campagne le jour du blocus de Metz, à peu près le 18 août 1870. N’a fait partie d’aucun corps d’armée.

Décorations:

Chevalier de la Légion d’Honneur le 12 mars 1870.

Officier ...................id.................. le 8 juillet 1889.

Commandeur ...........id................. le 29 décembre 1896.


 Nous ne saurons jamais ce qui c’est passé exactement dans la tête de cet homme très intelligent et très bon officier. Après avoir été, sur place, le témoin de la trahison de son chef: le Général Bazaine (condamné à mort pour trahison lors de son procès), il en subit directement les conséquences par son emprisonnement sans combat en Allemagne. Pendant son internement, l’armée de Metz laissa en Allemagne les deux tiers de son effectif.

Il fut ensuite libéré par Bismark. Comme Versaillais, sous les ordres de Thiers, président de la République, il participa à l’attaque de Paris: 250.000 parisiens (hommes, femmes, enfants) furent massacrés. Ce chiffre, énorme, est 2 à 3 fois supérieur à la totalité des morts de la Révolution.

Un tableau du musée Carnavalet nous montre les fortifications à la porte de la Muette. Etant spécialiste des fortifications, le capitaine Moreau y participa sûrement très activement.


Qu'était exactement l’armée de Versailles ?

Le 19 mars 1771, Thiers ne disposait plus que de 12.000 hommes environ, tous démoralisés et prêts à se révolter. Thiers les fit isoler au camps de Satory, leur alloua une bonne nourriture, de bons vêtements, une prime exeptionnelle de 50 centimes par jour (le prix de quatre litres de vin), et confia leur encadrement à des officiers sûrs. Souvent il allait dans les “bivouacs”, afin de se concilier la troupe à force de paternalisme et de démagogie. Pour augmenter ces forces, l’Assemblée fit appel aux volontaires: il en vint si peu qu’ils ne suffirent pas à former un bataillon. Thiers fit appel aux troupes, qui se trouvaient dans les provinces calmes et surtout il négocia avec les allemands le retour des prisonniers. Selon les conventions d’armistice les forces stationnées dans la région parisienne ne devaient pas dépasser 40.000 hommes. La complaisance de Bismarck fit que l’armée de Versailles atteignit le chiffre de 130.000 hommes le 16 avril, et ce chiffre augmenta encore, au moins jusqu’à 170.000 homes. Les prisonniers renvoyés par l’allemagne étaient regroupés à Cambrai et à Cherbourg; on les y traitait magnifiquement et les officiers chargés de les accueillir offraient une prime et un avancement rapide moyennant un engagement de deux ans. Beaucoup d’hommes acceptaient, d’autant qu’il s’agissait d’aller délivrer Paris d’une “tourbe de misérables” (général Ducrot). Thiers dès le 1 avril, put lancer à l’Assemblée sa fameuse phrase: “A Versailles achève de s’organiser l’une des plus belle armée que la France ait possédées...” Cette armée, d’abord placée sous le commandement du général Vinoy, fut confiée à partir du 14 avril au maréchal Mac-Mahon (1), entouré d’une bande d'officiers qui rêvaient, les uns, de venger la chute de l’Empire sur les Parisiens, les autres, de compenser leurs récentes défaites par une victoire sur les “rouges”, et les “partageux”.

L’armée fut divisée en cinq corps confiés respectivement aux généraux de Ladmirault, de Cissey, du Barail, Douai et Clinchant. Le 1° Corps comprenait la brigade de cavalerie indépendante du général Galliffet, fusilleur célèbre. L’armée de réserve, forte de trois divisions d’infanterie, restait sous les ordres de Vinoy. Thiers (2) disposait en outre de la Garde républicaine et d’une forte artillerie dont il était très fier et qu’il utilisa à fond contre les défenses parisiennes, déclenchant le plus “beau” bombardement auquel la ville ait jamais été soumise. Cette armée, dès qu’elle fut sûre de sa force en constatant son nombre, ne posa plus aucun problème de fidélité. Elle se distingua d’ailleurs d’emblée comme une force de répression davantage que comme une force militaire, mais ses généraux lui avaient, les premiers, donné l’exemple en ordonnant des exécutions sommaires (exécution de Duval). Sa conduite impitoyable et sa cruauté n’a aucune excuse, pas même le chiffre de ses pertes, qui s’établit ainsi: tués, 83 officiers et 794 soldats; blessés, 430 officiers et 6.024 soldats; disparus, 183. On ignore les pertes exactes des Fédérés durant les combats proprement dits, sans doute 10.000 hommes, - sans compter bien entendu les innombrables fusillés. Les hommes de la défense, dont Thiers était le le chef suprême, auront au front la tâche sanglante d’avoir laissé l’ennemi écraser la France. Pour se venger d’un tel affront, résultat de leur maladresse et de leur incapacité, ces hommes se ruèrent comme des bêtes fauves sur les parisiens qui voulaient sauver l’honneur de la France outragée: car ce n’est pas seulement à la Commune que Versailles a fait la guerre, c’est à Paris.

(1) En 1873, contre et à la place de Thiers, il fut élu Président de la République. Il se tint à l’écart de la répression qui fut surtout l’oeuvre du Général Galliffet et du I° corps. Nous lui devons le “que d’eau, que d’eau” devant la Garonne en crue et le “J’y suis, j’y reste”.

(2) Quelques sobriquets attribués à Thiers:

“Foutriquet, l’infâme Vieillard, le Nain grotesque, Croquemort de la Nation, petit Jean-Foutre, Crapaud venimeux, Magot de l’Ecécutif, Adolphe le Petit, vieux Pandore, Rural I°, Bandit sinistre, Général Boum, Général Tom Pouce, Roi de Versailles, Satrape de Seine et Oise, Myrmidon I°, vieux Drôle, Dieu terne, l’éffronté Menteur, l’Inscetueux, le vieux Scélérat, vieille Chouette, Papa Bécon, Papa Moulineaux, Père Saquet, Père transnomain, , vieux Polisson, l’Invalide de Versailles, l’Amour rabougri de Bellone, le Nabot, Serpent à Lunettes, petit Crocodile, Caméléon, Fantoche, Vieillard stupide et monstrueux,César en raccourci, etc.................”

 


Quel fut la position des officiers de l’armée de Versailles ?

Les prisonniers rentrés d’Allemagne ne sont guère enthousiasme à l’idée de reprendre le fusil contre des Français. Ils maudissaient le gouvernement et les insurgés, qui les empêchent de retourner chez eux en permission.

Les officiers ne sont pas unanimement disposés à servir dans l’armée de Versailles contre la Commune. Une minorité opte spontanément et avec hargne pour la répression: les monarchistes, solidaires de leurs représentants à l’Assemblée nationale; les bonapartistes, animés par un sens aigu de l’autorité et par le désir de redorer leur blason aux dépens des Parisiens; tous les conservateurs républicain qui accordent priorité absolue à la défense de l’ordre social et haïssent “les émeutes et les émeutiers”.

A l’opposé, quelques officiers, par fidélité à leurs origines populaires, à leur idéal politique ou à leur conception du patriotisme, se rallient à la Commune de Paris, parce qu’ils y voient le camp de la défense à outrance ou de la République démocratique et sociale. Certains refusent ouvertement de combattre les ouvriers républicains de Paris, certains se font admettre à l’hôpital, prétendant qu’un officier a le droit, dans une guerre civile, de fixer sa propre conduite ou parce qu’ils n’ont pas pardonné à leurs chefs la trahison de Metz ou le désastre de Sedan. En conséquence ils ne veulent pas se trouver sous les ordres de Mac-Mahon contre des hommes qui ont défendu héroïquement Paris face aux Prussiens.

Mais dans le corps des officiers comme dans l’ensemble de la nation, la plupart des républicains se sentent fort embarrassés. Sans condamner les insurgés, dont ils comprennent les motifs, ils réprouvent l’insurrection, surtout parce qu'elle a lieu en présence de l’Allemand. Ils souhaitent qu’un compromis termine le conflit ou que d’autres se chargent de la répression.

Quant aux officiers sans opinion politique caractérisée, qui constituent la majorité du corps, ils commencent par se demander, en mars, où est le bon droit et de quel côté va pencher la balance. Après le 2 avril et l’ouverture réelle des hostilités entre Paris et Versailles, ils n’hésitent plus sur leur devoir et ils se plient aux ordres de l’Etat avec leur loyalisme habituel. Sans discuter, ils servent le gouvernement légal du pays. Que leur mission leur plaise ou non, ils se préparent à l’exécuter, en professionnels.


Le corps du Génie dans l’armée française

“Génie” dans la langue militaire signifie “Ingénieur”. On peut faire remonter l’origine du Génie au corps des ingénieurs ou engeigneurs chargés du service des engins employés dans les armées, surtout pendant les sièges, mais qui, longtemps, n’eurent pas de troupes particulières sous leurs ordres. C‘est en 1759 que fut opéré le rattachement, au corps des ingénieurs, des compagnies de sapeurs et de mineurs. Ainsi fut créé le corps du génie.

En 1775, les ingénieurs reçoivent l’épaulette et, en 1776, le titre d’officier. L’école de Mézières en assure le recrutement. Cette organisation sera modifiée plusieurs fois pendant la Révolution, notamment en 1794, où cette école de Mézières, fermée l’année précédente, est rétablie à Metz, tandis que l’importance du corps s’accroît progressivement.

En 1801, les officiers se recrutent parmi les élèves de l’Ecole Polytechnique et de l’Ecole d’application de Metz. En 1833, chaque régiment a sa compagnie du train dite, en 1841, de sapeur-conducteur. En 1854, est créé le génie de la garde; il disparait en 1866, en même temps qu’une des compagnie d’ouvriers. En 1840, il lui avait été attribué le service des ponts à supports fixes, et, en 1872, la construction des ponts à support flottants établis avec des matériaux trouvés sur place; en 1894, il fut également chargé du service des ponts de bateaux. Enfin, le service de l’aérostation militaire et celui de la télégraphie militaire sont également dans ses attributions.

Lorsque Metz devint ville allemande, l’école d’application fut transférée et reformée à Fontainebleau.


(extrait du Journal " Les Alpes Illustrées")

Le nouveau Gouverneur de Grenoble est né à Ciré, près de Rochefort (Charente-Inférieure). Entré en 1854 à l'Ecole Polytechnique, il en sortit sous-lieutenant dans l'armée du Génie, puis alla faire à Metz ses deux années d'Ecole d'application. Il entra, en 1858, au 1° Régiment du Génie et passa ensuite, de 1861 à 1864, quatre années en Afrique dans divers postes de notre province orientale: Guelma, Soukahras, Philippeville, Djigelli, et enfin Constantine. Rentré en France, il fut employé aux travaux de l'enceinte de Palais, port principal de Belle-Ile-en-Mer, sur les côtes du Morbihan, puis fut envoyé à l'Ecole d'application de Metz où il partagea en 1870 le sort de l'armée du Rhin.

Replacé dès la fin de 1871 à l'Ecole d'application de l'Artillerie et du Génie, réorganisée, comme on le sait, à Fontainebleau, il y resta comme professeur-adjoint, puis titulaire du cours de fortification permanente jusqu'au moment où, chef de bataillon depuis quelques années, il fut nommé chef du Génie à Verdun. Pendant sept années il s'occupa d'augmenter et d'améliorer les ouvrages et les propriétés stratégiques de ce point important de nos frontières de l'Est et y obtint les grades de Lieutenant-Colonel et de Colonel. Directeur du Génie à Bordeaux, il eut à prendre part aux études et travaux de mise en état de défense de l'embouchure et des avancées de la Charente; c'est là qu'en septembre 1893 il fut nommé général et désigné pour les fonctions de Gouverneur de Grenoble et Commandant supérieur du groupe des places de la Tarentaise et de la Maurienne.


 Pèlerinage à METZ (Moselle)

Metz est une ville agréable, claire, propre et belle, sur les bords de la Moselle. Avant 1870 elle possédait une très importante garnison militaire avec, entre autre, l’Ecole d’Application du Génie qui fut transférée à Fontainebleau en 1871, lorsque Metz devint ville allemande.

A sa sortie de Polytechnique, le 1 mai 1856, le jeune sous/lieutenant Augustin, Théodore Moreau entra dans cette école. Il y sera nommé lieutenant et y restera jusqu’à son séjour en Algérie (du 5 avril 1861 au 3 mars 1865). Après son retour en France et un séjour à Belle-Ile, où il s’occupera des fortifications de cette île, le capitaine Moreau sera nommé, le 26 mai 1867, professeur pour des cours de fortification à l’école d’application. Il s’intallera à Metz avec sa jeune femme, Anne, Marie, Camille Chevallier qu’il épousera à Saintes le 23 octobre 1867. Il sera toujours à Metz lors du siège de cette ville et de sa capitulation. Il partira, avec le Maréchal Bazaine, comme prisonnier de guerre en Allemagne le 29 octobre 1870.

Pendant ses deux séjours dans cette ville, nous le retrouvons à la même adresse “3 bis, rempart Belle Isle”. Etait-il propriétaire ou locataire? Il existe encore maintenant une rue Belle Isle contre les anciens remparts. Le numéro 3 bis n’existe plus, une maison a du être démolie pour agrandir le carrefour. Le numéro 3 est une grande et belle maison bourgeoise avec balcons.

= Le 8 août 1868 naît dans cette maison, Augustin, Joseph, Ernest Moreau. Il y décédera cinq mois plus tard, le 25 février 1869. Dans le vieux cimetière de l’est à Metz, se trouve sa tombe, en parfait état d’entretien. Elle est petite, en bordure d’une allée, son siège est triangulaire. Sur deux blocs de pierre, où son nom est gravé, est posée une petite colonne brisée.

= Le 20 avril 1870, à 6 heure du soir, naquit dans cette maison un deuxième enfant, une fille nommée Marie, Jeanne Moreau. Les témoins furent: Jean, Camille Triaud, 35 ans, Contrôleur des Tabacs, cousin issus de germain, habitant rue Tête d’Or à Metz et Claude Prangé, 35 ans, Capitaine du Génie, domicilié rue des Parmentiers à Metz.

= Le 6 mai 1870, à 1 heure du matin, toujours dans cette maison, décède à l’âge de 49 ans: Anne, Justine Bellot, épouse Chevallier, fille aînée de Denis Bellot (voir le numéro 1 de cette gazette). C’est la belle-mère du capitaine Moreau. Nous pouvons penser qu’elle était venue à Metz pour la naissance de sa petite-fille car elle habitait Saintes à l’époque. Le capitaine Moreau achètera une nouvelle concession au cimetière de l’est. La tombe est belle, mais ordinaire, de 3 mètres de haut avec une plaque en marbre et une grande croix en pierre. En parfait état d’entretien, elle est en recul d’environ vingt centimètres car devant il y a un énorme pied de cyprès duquel partent deux gros troncs qui sont parmi les arbres les plus élevés du cimetière. Quel destin que de devenir arbre............. Comme témoin de décès nous avons Jean, Camille Triaud, 35 ans, déja nommé et Joseph, Nicolas Mertz, 35 ans, Officier de Remonte, détaché à l’école d’application, habitant également rempart Belle Isle.

Nous retrouvons, pour la deuxième fois Jean, Camille Triaud, père de 4 enfants, qui venait d’obtenir son premier emploi supérieur dans les Tabacs comme Contrôleur des Cultures à Metz depuis le 1 septembre 1857. Il habitait rue Tête d’Or.

Exactement 20 ans plus tard, le 14 avril 1890 à Bordeaux, Jeanne Moreau, notre grand-mère (la fille de Théodore Moreau) épousera Maurice Triaud, notre grand-père (le fils de Camille Triaud). Mais ça c’est une autre histoire.............


Généalogie/ Descendance MOREAU

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