11 août Voyage: Niort, Saumur, Blois, Tours, Orléans, Montargis, Sens, Troyes, Bar-sur-Aube. Entre Troyes et Bar-sur-Aube. Mardi 11 août, 18 heures. Jusquà présent ne tinquiète pas, nous allons très bien quoiqu'ayant une chaleur épouvantable. Nous ne savons pas encore où nous allons. Ce ne sont sur notre passage que des ovations enthousiastes. D'ailleurs, pendant notre trajet à La Rochelle, les jeunes filles nous donnaient des fleurs. Cétait très émouvant. Notre train est tout pavoisé comme du reste tous les autres trains qui sont légions. Je naurais jamais supposé un pareil déploiement de force. Les trains se suivent si près quau même point il en passe 15 dans une heure. Les trains contiennent tous 1.000 hommes. Tu vois le nombre de soldats. Toutes les gares sont encombrées et lon attend des heures avant dentrer sous les marquises, mais les trains marchent vite. Nous aurons eu au moins 35 heures de chemin de fer, par cette chaleur cest fatiguant. Je confie cette lettre à une dame de la Croix Rouge qui dans les gares donnent à boire aux soldats......... P.S. Nous sommes déjà très sales. 12 août. Toul, Frouard, Nancy. Arrivée à 7 h du matin (Jarville). Le canon tonne au-delà de la frontière. Installation au cantonnement à 2 km de Nancy (ferme de Montet). 13 août. Cantonnement au même endroit toute la journée, à coté de 4 escadrilles davions. 14 août. Les allemands bombardent Pont-à-Mousson
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11 août Nous venons darriver à Nancy après 43 heures dun voyage éreintant. Nous sommes passé par Saumur, St-Pierre des Corps, Montargis et Nancy. A partir de Troyes, la campagne est intéressante, des collines à perte de vue dont beaucoup sont couvertes de vignes qui produisent le vin de Champagne, des cours deau, des rivières où coule une eau très claire et limpide. Nous traversons Nancy pour venir nous cantonner dans un petit village nommé Clairlieu, tout près du poste daviation. Nous sommes très mal.
13 août Nous navons rien fait depuis deux jours. Nous entendons le canon presque continuellement. Les aéroplanes vont et viennent tout le temps. Des nouvelles invraisemblables circulent. Ce qui mennuie le plus, cest que nos lettres ne partiront sans doute pas car il faut, parait-il, que lon ignore où nous sommes. Je trouve ça absurde. 14 août Nous sommes sortis 2 heures ce matin faire une petite marche dentraînement, nous venons de rentrer. On nous annonce que nous partons ce soir, heureusement. Ici on ne trouve rien ou presque. Le fermier où nous sommes a une tête dAllemand et nous refuse le moindre service. Défense de sortir, on achète difficilement du vin et on nen touche pas des compagnies. La nourriture est bonne et suffisante.
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