Généalogie

Qui étaient mes ancêtres......................................

 

La famille DURIVAULT

(travail fait par le Colonel GARNAUD, descendant DURIVAULT)


LE PATRONYME

Ce patronyme s‘écrivait, jusqu’au milieu du XVII° siècle, DURYUAULT (la lettre V étant, à cette époque, toujours représentée par un U dans l’écriture courante).

Dans la seconde moitié du siècle, on trouve généralement l’orthographe DURIVAULT, la lettre Y étant remplacée par un I, et plus rarement DU RIVAULT, en deux mots.

Ce nom tire certainement son origine d’un vocable, aujourd’hui disparu, le mot « rivault », qui devait désigner à une certaine époque, dans le dialecte régional, la rive ou la rivière. Cette hypothèse se trouve confirmée par le fait que tous les ancêtres DURIVAULT, aussi loin que l’on puisse remonter, habitèrent des moulins à eau, sur les bords de la Sèvres Niortaise et son affluent : le Pamproux.

 

ORIGINE DE LA FAMILLE

Les premiers DURIVAULT connus, habitaient au moulin à foulon de la Pèschoire, situé sur la rivière le Pamproux à quelques 500 mètres à l’est de l’agglomération de La Villedieu-de-Comblé, soit à 2 kilomètres de La Mothe-St-Héray. Ce moulin fut exploité par ses descendants jusqu’à la fin du Premier Empire. Les DURIVAULT s’y succédèrent sans interruption. Avant le XIX° siècle, les gens restaient généralement attachés à leur région d’origine et rares étaient ceux qui allaient s’implanter à plus de vingt kilomètres. Une branche va s’établir à Pamproux en 1670, et y fait souche. Une autre s’installe dans la région de St-Maixent à la fin du XVIII°. On trouve également des DURIVAULT aux environs de Lusignan au début du XIX°. Par exception, un Jacques DURIVAULT, né au moulin de La Pèschoire le 2 janvier 1736, va s’établir à Rochefort en 1764. Par la suite, ses descendants restèrent en Charente-Maritime.

 

LEUR RELIGION

An XVII° siècle, les habitants de la région de La Mothe-St-Héray étaient en majorité huguenots. La plupart abjurèrent lors de dragonnades à la fin du siècle, soit par intérêt, soit par crainte de cruelles représailles. Notre ancêtre Suzanne DURIVAULT se convertit pour épouser en 1644 « dans la foy catholique, apostolique et romaine » Jacques POUHET, moulinier de draps au moulin de Gauvain. Ses frères, soeurs, cousins et cousines restèrent protestants jusqu’aux dragonnades de 1681, date à laquelle on trouve trace de leur abjuration.

 

LEUR PROFESSION

Les premiers DURIVAULT connus étaient « mouliniers à draps ». Ils procédaient au foulage et à la préparation des tissus de laine. Certains avaient une spécialisation se rapportant toujours à l’industrie du drap. On trouve parmi eux des « peigneurs de laine », des « tondeurs de draps » et des « sergettiers », c’est à dire des fabricants de serge. Certains DURIVAULT sont restés attachés à cette profession jusqu’à la fin du Premier Empire. D’autres se reconvertirent dans la meunerie, sans pour autant abandonner les moulins; ils se rapprochèrent de la famille des RICHARD et devinrent meuniers et minotiers.

 

LES MOULINS A EAU

Jusqu’au XIX°, les moulins à eau s’échelonnèrent sur les bords de la Sèvres Niortaise et de son affluent le Pamproux, à faible distance les uns des autres, souvent à quelques centaines de mètres à peine. Beaucoup de ces installations, dans la région de La Mothe tout au moins, étaient des moulins à foulon, où l’on apprêtait les tissus de laine, tels que draps et serges.

Dans sa « Monographie de La Mothe-St-Héray (79)» publié en 1913, le Dr Prouhet écrit :

« ..........La fabrication des tissus, toiles et draps, a été de bonne heure une industrie florissante au pays Mothais. Dès les premières années du XV° siècle, « les gros draps de Pamproux et de La Mothe-St-Héray » sont particulièrement signalés parmi les marchandises dont s’approvisionnent communément la capitale de la province.......

L’industrie de la draperie exigeait un corps d’artisans plus divers, un outillage et une main d’oeuvre plus complexes : tireurs d’estains, peigneurs, cardeurs de laine, mouliniers, tondeurs de draps, teinturiers, sergiers en laine, ces derniers confondus parfois avec les tessiers (ou tisserands), et les drapiers s’employaient selon leur spécialité à la préparation des laines et à la fabrication des draps.

Une fois tissée, l’étoffe était apportée, pour y être apprêtée et tondue, au moulin à foulon ; La Mothe en comptait six à la fin du XVI°. »

Les moulins à foulon n’étaient pas, sous l’ancien régime, propriété seigneuriale. Ils appartenaient en indivision à plusieurs familles alliées, qui les exploitaient tout en restant frappé de « charges et debvoirs » vis-à-vis du seigneur. A son décès, en 1644, Jacques DURIVAULT possédait 2/15 parties des moulins de La Pèschoire et de leurs dépendances. Louise GAGNARD, sa veuve, en 1653, délaisse à son fils François DURIVAULT la 24° partie.

 

CONDITION SOCIALE

La population des campagnes aux XVII° et XVIII° siècles comprend sans doute 70 à 80 % de journaliers, laboureurs à bras, domestiques extrêmement pauvres, sauf peut-être les domestiques du « château ».

Les journaliers n’avaient que leurs bras pour travailler et les laboureurs à bras ne possédaient qu’une bêche, une serpe et une mauvaise fourche à 3 dents. Leurs biens meubles, estimés à l’occasion de mariages sont estimés à 15 ou 30 livres (1). Ils n’étaient propriétaire d’aucun bien immobiliers.

Il devait y avoir en outre 15 à 20 % d’artisans, de marchands et laboureur à boeufs, artisans et marchands plus particulièrement concentrés dans les bourgs et les villes. Ceux-ci étaient, par comparaison, beaucoup plus aisés. Tous possédaient des biens immobiliers : terres, vignes et maisons, moyennant certaines redevances : cens, devoirs nobiliaires et féodaux, dus au Seigneur et au Clergé. Les redevances étaient fort variables et fondées sur l’usage et pouvaient se monter à une somme équivalente à une partie des récoltes se situant entre 1/5 et 1/13. La taxe la plus courante correspond au « dizain des fruits ». Une partie en était parfois payée en nature sous forme de boisseau de seigle ou de blé. Le paiement s’en faisait à date fixées par la tradition, à la Notre-Dame de Mars (25 mars), à la St-Jehan-Baptiste (24 juin), à la St-Michel (29 septembre) et à la « feste de Noël ». Tout était réglé par un acte notarié, et pas du tout à l’unique fantaisie du Seigneur. Pour cette classe sociale, les dots des filles étaient de l’ordre de 60 à 120 livres au XVII° siècle , plus un mobilier, qui serait aujourd’hui jugé fort rudimentaire, comprenant presque toujours 1 lit garni, un coffre à vêtements et quelques ustensiles : poêlons dairain, vaisselle d’estain, etc...

Le reste de la population, environ 5 %, comprenait les Bourgeois, Sénéchaux, Procureurs, Notaires; les membres du Clergé et des Congrégations Religieuses; et les Nobles.

Les simples curés avaient généralement un domestique, les bourgeois, deux ou trois ; les nobles entretenaient une domesticité plus nombreuse, dont les membres faisaient parfois figure de personnages. La densité des familles nobles sur le territoire peut aisément se mesurer à celle des « châteaux », soit à peu près une famille pour 1 canton actuel.

(1) Au milieu du XVIII° : à titre de comparaison, 1 brebis valait 4 livres et 1 cheval 110 livres, 1 coffre à vêtement en noyer demi-usé:12 livres ; 1 chemise d’homme en toile usagée: 1 livre, 10 sols. 1 louis d’or = 12 livres. L’écu d’argent, le plus courant, valait 3 livres.

Les DURIVAULT, mouliniers, meuniers ou minotiers, se classaient dans la couche sociale des artisans et des marchands. Ces métiers formaient, sous l’ancien régime, une véritable caste , assez fermée, relativement instruite et aisée. Dès le XVII° siècle, ils savaient tous signer leur nom. Au XVIII°, les signatures, tout au moins celles des hommes, ne sont nullement malhabiles ou hésitantes et, dès 1750, elles témoignent toutes d’une écriture courante et parfaitement aisée qui dénote un niveau d’instruction relativement élevé pour l’époque. Ces métiers devaient être d’un bon rapport. Malgré la charge de ses sept enfants, Jacques DURIVAULT avait acquit une large aisance, puisque l’ensemble de ses biens immobiliers fut évalué, lors du partage entre sa veuve Louise GAGNARD et ses enfants, en 1648, à la somme de 1625 livres .

 

LES MARIAGES

Les mariages se faisaient presqu’exclusivement au sein de ce clan. C’est ainsi que l’on trouve, tout au long du XVIII° siècle, les mêmes familles étroitement mêlées sur plusieurs générations successives, les mariages étant fréquemment consanguins.

L’on voit un frère et une soeur DURIVAULT épouser respectivement en 1752 et 1765 une soeur et un frère RICHARD, famille de minotiers d’Exoudun. A la génération suivante, deux fils DURIVAULT épousèrent en 1780 et 1790, deux soeurs RICHARD, filles de leur tante. Encore une génération, et l’on trouve la fille d’une troisième soeur RICHARD épouser à son tour un DURIVAULT, cousin au 2° degré.

Les mariages consanguins, entre cousins germains ou issus de germain, étant très fréquents, avant la Révolution ils faisaient l’objet, pour les mariages catholiques, de dispenses spéciales de la part de l’Evêque du diocèse ou d’un bref du Pape.

Sous l’ancien régime, les mariages faisaient toujours l’objet d’un contrat passé devant notaire, que les intéressés soient riches ou pauvres. Lorsque les futurs époux avaient moins de 25 ans, âge de la majorité à cette époque, ils devaient être « bien et dhuement authorizés » par leurs parents ou par le « curateur aux biens ». Le contrat spécifiait avant toute chose, que les futurs époux devaient « dès le jour de la bénédiction nuptiale » aller demeurer ensemble « en communaulté et société ». Ils devaient « porter et conférer à la communaulté, tous et chascun leurs biens meubles, acquestz et conquestz, fruictz et revenus de leurs immeubles, ainsy que les immeubles qu’ils feront durant et constant icelle ». En somme, à cette époque, le droit coutumier de « cette province de Poictou » imposait un régime matrimonial comparable à celui de la communauté réduite aux acquêts pratiqué de nos jours.

Dans les moulins, plusieurs ménages d’une même famille se trouvaient réunis et vivaient en communauté, et les contrats mentionnaient tous les membres de la famille qui la composait : mère veuve, frères, soeurs, beaux-frères et belles soeurs, en spécifiant la part indivise de chacun.

La dot des filles se montait, dans le milieu social considéré, à une somme d’argent liquide de 60 à 100 livres et comprenait en outre généralement un mobilier très rudimentaire : un lit garni, un grand coffre, ou du bois pour le faire, un chaudron et quelques « poeslons dairain », quatre ou six « escuelles d’estain », une douzaine de serviettes et d’essuie-mains.

En cas de décès du chef de famille, la veuve avait un « droit de douhaire », sur les biens du défunt, garanti par les autres héritiers.

 

LES FAMILLES

Jusqu’au milieu du XIX° siècle, toutes ces familles comprenaient un grand nombre d’enfants, une dizaine en moyenne. Il naissait un enfant à peu près tous les ans, et lorsqu’il se trouve un intervalle de plus de deux ans entre deux naissances successives, on peut raisonnablement supposer qu’il y eut un accident en cours de grossesse. Seule, la mort d’un des parents venait interrompre le rythme des naissances.

Mais la mortalité infantile était effroyable. Un enfant sur deux décédait avant l’âge de 6 ans. On constate le décès de deux ou trois enfants d’une même famille au cours d’un seul mois ce qui met en évidence les ravages causés par des maladies infantiles et contagieuses aujourd’hui considérées comme bénignes.

Parmi les survivants, un petit nombre atteignait un âge avancé. En ce qui concerne les hommes, un sur trois mourait avant 50 ans. Deux sur trois avant la soixantaine. Quant aux femmes, nombreuses étaient celles qui disparaissaient à l'âge des maternités, sans doute en raison de leur fréquence impitoyable et des conditions d’hygiène dans lesquelles elles avaient lieu. Dans ce cas, les hommes se remariaient toujours promptement et s’empressaient de faire de nouveaux enfants. Un homme sur deux avait successivement deux ou trois épouses.

Malgré le grand nombre des enfants, les prénoms n’étaient pas très variés. On trouve principalement, avant le XIX° siècle, Jean, Jacques, Pierre et Louis pour les hommes ; Marie, Magdelaine, Suzanne et Louise pour les femmes. Il arrive même que plusieurs frères ou soeurs d’une même famille portent le même prénom, ce qui devait prêter à confusion et compliquer singulièrement la tâche du généalogiste. Lorsqu’un enfant mourait, son prénom était infailliblement utilisé pour le suivant.

A suivre......


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